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Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter]

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MessageSujet: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyDim 17 Fév - 20:56

- Et mrrrd... grogna une voix masculine un peu plus loin dans le couloir du hall.

Assis contre le mur, il ramassa du bout des doigts le stylo avec lequel il jonglait depuis un bon moment maintenant. Arrivé depuis peu de temps, il avait déjà installé ses bagages dans sa chambre. Il avait pris son temps là-haut, explorant chaque recoin de la chambre qu'il occuperait dorénavant. Il avait hésité de nombreuses fois à en descendre. Mais la vie d'ermite ne lui convenait pas tellement. Il était bien décidé à entamer une nouvelle vie, bien que cette dernière se déroulerait au sein d'un lycée. Il rechignait un peu le fait de faire connaissance avec de nouvelles têtes, mais il ne pouvait pas non plus les éviter toute sa vie. Et puis comme on dit, la solitude, ça vous ronge.
Désormais, ne sachant pas trop quoi faire, il s'était posté là. Dans un couloir, quoi de plus normal pour s’asseoir. Il y avait bien des chaises non loin de là, des bancs, des magazines pour passer le temps. Mais non, pour le jeune homme, rien de mieux qu'un sol glacé et un crayon pour s'amuser. D'ailleurs, le papier lui manquait. Lysander aurait préféré avoir de quoi griffonner, même s'il n'était bon qu'à écrire quelques sottises ou dessiner des oeuvres dignes d'un petit cm1.
Il avait entendu quelques voix venant de l'extérieur tout à l'heure, mais elles s'étaient tues depuis un bon moment désormais. Jetant des regards aux alentours, il se sentit rassuré en apercevant qu'il était bien seul. Avec ou sans feuille, ce n'était pas bien important finalement.
Il commença à se dessiner de petits personnages sur le bout de ses doigts, avec des émotions différentes. Le tout en essayant de s'appliquer avec ses deux mains gauches. Il est évident qu'il était plus doué en ce qui concernait résoudre des calculs complexes que dessiner de simples bonshommes. Il se trouvait horriblement stupide à faire ça, mais il avait au moins trouvé un moyen de s'occuper, le temps de passer quelques minutes. Brusquement, il s'arrêta, et manqua de se mettre une baffe en se rendant compte de sa connerie. L'ennui était terrible, et les conséquences allaient se faire voir en ce qui concernait la facture de savon.
Lysander glissa finalement son stylo dans sa poche, désirant plutôt cacher cet objet de malheur car il se savait bien créatif aujourd'hui. Il n'osait plus poser ses mains où que ce soit. Car bon, il n'osait pas se l'avouer, mais la peur de tâcher sa chemise blanche qu'il possédait en plusieurs exemplaires lui donnait une boule au ventre.
Le garçon ne tenait pas à faire mauvaise impression dès le premier jour non plus, et c'est l'air préoccupé et les mains dans les poches qu'il partit en direction d'un endroit où il pourrait se débarrasser de ses graffitis.


Dernière édition par Lysander Van Daems le Lun 18 Fév - 0:09, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyDim 17 Fév - 21:45

    Bon. Là, elle devait l'avouer, Lune était perdue. Mais vraiment perdue, de perdue. Elle errait dans ce pensionnat depuis au moins une bonne heure, elle le savait sans même avoir de montre, ou de portable. Enfin, si elle avait bien compris, le portable était inutile ici puisqu'il n'y avait pas de réseau. Mais quoi qu'il en fût, elle était totalement désorienté. Pour elle, ce pensionnat revenait plus d'un labyrinthe qu'autre chose. Et il n'y avait pas la moindre trace d'étudiants ici. C'était sûrement parce qu'ils étaient actuellement en cours. Donc, avant quelques heures, elle ne risquait pas de croiser âme qui vive. Et ses bagages commençaient à devenir vraiment lourd. Il fallait dire que deux valises pleines à craquer, c'était déjà pas mal. Et très pesant. C'est pourquoi elle avait fini par faire une petite pause dans un couloir totalement vide. Par respect pour les cours qui se déroulaient peut-être non loin, elle essayait de faire le moins de bruit possible. Enfin, a supposer que les cours se déroulaient non loin, elle aurait aussi bien pu être à l'autre bout du bâtiment qu'elle ne l'aurait pas su. Ah, quel sens de l'orientation... Poussant un long soupir, elle reprit finalement son chemin. En fait, elle n'allait pas mentir, elle ne savait pas trop ce qu'elle cherchait. Sûrement les dortoirs, pour commencer. Histoire de poser ses valises, et de se sentir un peu plus légère. Ensuite, elle pourrait faire le tour du pensionnat, mais un tour un peu plus efficace cette fois-ci. Ce qui lui semblait évident, c'était qu'elle n'y arriverait pas toute seule. Il lui faudrait quelqu'un pour la guider, avec son sens de l'orientation désastreux.

    Plusieurs minutes plus tard, elle se retrouva dans le hall d'entrée. Ah, merveilleux. Elle était retournée à son point de départ. Bon, il fallait voir le bon côté des choses. La jeune fille pourrait, avec un peu de chance, s'orienter un peu mieux. Quoi que. Elle ne comptait pas trop sur la chance ou le hasard. Cela ne l'avait jamais aidée jusqu'à maintenant. Elle reprit un chemin différent de celui qu'elle avait pris au départ. Elle arriva à nouveau dans des couloirs. De longs corridors, qui se ressemblaient tous. Un labyrinthe, c'était vraiment un labyrinthe.
    La lycéenne aperçut de loin une silhouette. Elle s'arrêta et scruta un instant. Oui, c'était bien quelqu'un là-bas. Oh, miracle ! Elle avait trouvé quelqu'un pour l'aider ! Elle se dirigea rapidement vers cette personne, qui lui semblait au passage assez petite à cette distance. Mais en se rapprochant, elle compris que c'était en fait un jeune garçon assis contre le mur, sur le sol. Elle avança encore un peu vers lui, puis se pencha pour se mettre un peu à sa hauteur.

    « Hum, excuse-moi… Est-ce que tu pourrais m’aider ? Je me suis perdue, et je cherche les dortoirs depuis… pas mal de temps. »

    Il y eut un petit temps de pause, pendant lequel Lune en profita pour poser ses valises contre le mur, et s'accroupir près de l'étudiant. Elle l'observa pendant quelques secondes. Il avait des cheveux noirs, mais vraiment aussi noir que de l'encre, qui ressortait beaucoup par rapport à sa peau claire. Ses yeux étaient tout aussi sombres, ce qui accentuait son air un peu... morbide ? Il ne semblait pas être la plus personne la plus souriante du monde. Enfin, elle ne l'était pas non plus, donc elle n'avait rien à dire sur ce sujet. Mais quand même, il faisait une de ces têtes... En remarquant qu'elle le dévisageait un peu trop longuement, elle se reprit, et se présenta plutôt à lui.

    « Ah, je manque à mes manières. Je m’appelle Lune Walter. Et toi ? »

    La jeune fille attendit patiemment sa réponse, espérant qu'il pourrait l'aider à s'orienter dans ce pensionnat.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyLun 18 Fév - 0:08

La tête penchée sur le sol, Lysander essayait de se remémorer quel chemin avait-il pris pour descendre de sa chambre et arriver ici. Il aurait été donc plus simple de remonter là-haut, et de s’enlever une bonne fois pour toutes ces tatouages. Complètement plongé dans ses pensées, il ne s’aperçut pas qu’une jeune fille venait de se planter devant lui, et au passage de lui tenir un brin de causette. Le brun manqua presque de sursauter, ne s’attendant pas à une quelconque arrivée de quelqu’un. Il releva la tête, et aperçut deux énormes valises. Il en jugea qu’elle aussi était fraîchement arrivée dans l’enceinte du bâtiment, et que par conséquent il n’était pas le seul perdu ici. Cette pensée le rassura dans un sens, mais l’embêtait dans un autre. Il n’était plus le maître de ces lieux désormais.

Elle se présenta. Lysander détourna le regard, presque intimidé. Les présentations n’étaient pas ce qu’affectionnait le plus le jeune homme. Et en plus, elle se permettait de le dévisager intégralement. Elle désirait une photo ou quoi ? Mais le garçon n'était pas du genre à s'emporter pour des choses aussi futiles, et fit de même en gardant le silence et un visage complètement vide d'émotion.
En dépit de cela, son instinct plutôt curieux le poussa à répondre à la jeune fille. Après tout, lorsqu’on posait une question à quelqu’un, l’autre se devait bien de donner la réponse, non ? Les codes de politesse que l’on lui avait inculqués étaient comme cela, élevé dans les règles bourgeoises, il savait s’y prendre à ce niveau là. Il cafouilla deux trois phrases à la vite, accompagné de son éternelle articulation qui visait à mâcher des lettres et des mots. Et qui venait quelquefois à installer le malaise.

« Il n’y a pas de s’cis. Mais je ne pense pas c'nnaître cet endroit plus que toi. »

Son regard balaya l’endroit où les deux adolescents se trouvaient. Au moins, il n’était plus seul pour fouiner dans ces longs dédales de corridors. Il devait plutôt ressembler à un spectre à force de vaguer là dedans sans jamais vraiment en sortir. En même temps, il n'y mettait pas beaucoup de volonté. Rester terré dans le hall ne lui déplaisait pas beaucoup. Mais lorsqu'on est coincé depuis un bon moment là dedans, il est clair que ça commence à jouer sur les nerfs. Puis, il fallait avouer que être perdus à deux, c’est plus pratique. Il soupira longuement, comme si rien que le fait de penser avait pour effet de le fatiguer.

« Lysander Van Daems » lâcha t-il d’une traite et sur un ton mécanique, comme s’il avait été habitué depuis la nuit des temps à le répéter. Chose qui n’était pas non plus fausse.
Il se leva, gardant toujours ses mains dans les poches. Lui aussi manquait à ses manières en se montrant de telle sorte devant une inconnue, mais au diable les bonnes habitudes. Il n’avait pas envie de barbouiller les affaires de Lune. Il en serait capable. Et il s’en voudrait sûrement.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyLun 18 Fév - 11:59

    Il y eut tout d'abord un silence assez pesant, pendant lequel les deux étudiants se dévisageaient sans grande politesse. Habituée à soutenir le regard des gens de cette façon, Lune ne se sentait pas tellement gênée. En fait, elle n'était que légèrement mal à l'aise uniquement à cause du regard du garçon. Même si elle-même n'était pas des plus souriantes, elle faisait des efforts pour ne pas tirer une tête comme celle-ci. Enfin, elle n'allait pas non plus faire toute une histoire pour un détail. Après tout, les apparences pouvaient être trompeuses. Peut-être était-il en fait très gentil.
    Le jeune homme finit par lui répondre, d'une manière un peu... spéciale ? C'était comme s'il n'avait pas cherché à articuler ses mots, il les mâchait littéralement. La demoiselle avait failli ne pas comprendre ses paroles. Mais à force de parler à sa Mamie, qui cafouillait au moins tout autant ses mots, elle avait fini par apprendre à décrypter les phrases qui semblaient ne pas avoir le moindre sens à la première écoute. Enfin, elle avait connu pire comme cas.

    « Il n’y a pas de s’cis. Mais je ne pense pas c'nnaître cet endroit plus que toi. »

    Les propos du garçon intriguèrent un peu la jeune fille. S'il ne pensait pas connaître cet endroit beaucoup plus qu'elle, cela voulait dire... qu'il était nouveau, lui aussi ? Cela pouvait expliquer certaines. Comme le fait qu'il se retrouvait seul dans les couloirs du pensionnat. Si telle était la situation, cela signifiait qu'il ne séchait donc pas les cours du matin. D'une certaine manière, cela lui faisait gagner des points auprès de l'adolescente. Elle n'aimait pas beaucoup les gens qui décidaient de venir ou non en cours au gré de leur envie. De toute manière, qu'il sèche ou non, cela ne la regardait pas. Pour le moment, elle était juste rassurée d'avoir trouvé quelqu'un pour l'aider à se repérer dans ce labyrinthe, dans lequel elle errait depuis un bon moment déjà. Elle poussa un petit soupir rassuré.

    « Lysander Van Daems » dit-il sur un ton un peu mécanique.

    Lysander. Elle retiendrait ce prénom, et ce visage. Après tout, c'était sa toute première rencontre ici. Et puis, Lysander avait accepté de lui faire montrer où se trouvait les dortoirs des filles. C'était gentil, tout le monde ne l'aurait pas fait à sa place. Lune se redressa finalement et reprit ses bagages pendant que le garçon se levait, les mains dans les poches. Au fond d'elle, elle aurait bien aimé qu'il lui donne un coup de main pour porter ses valises. Mais elle considérait que lui demander un simple service comme la conduire aux chambres des filles était déjà de trop. Et puis, ce n'était pas comme si elle était à l'agonie. Elle était juste fatiguée, mais cela ne l'empêchait pas de faire encore un effort pour porter tout cela. Il y avait pire, comme situation. Une fois prête à reprendre son chemin, la jeune fille jeta un coup d’œil à l'adolescent.

    « Voilà... Je te suis. »

    Pendant que les deux étudiants commençaient à marcher, la demoiselle observait un peu mieux tout ce qu'il y avait autour d'elle, et tentait de mémoriser au mieux le trajet afin de ne pas se perdre à nouveau. D'un autre côté, tous les couloirs se ressemblaient, et avec son sens de l'orientation désastreux, cela ne la surprenait pas qu'elle se soit égarée aussi aisément. En temps habituel, elle aurait sûrement mis moins de temps avant de retrouver son chemin. S'il y avait eu plus de monde dans le bâtiment. Or, si elle ne se trompait pas, tout le monde était actuellement en cours. Alors elle se considérait comme assez chanceuse -pour une fois- d'être tombée sur quelqu'un. Et plus précisément sur quelqu'un qui voulait bien lui donner un coup de main.
    Lorsque l'adolescente commençait à trouver qu'observer ces couloirs infinis devenaient ennuyeux, elle se rendit compte que le silence était un peu pesant. Il était vrai qu'elle n'avait jamais été très bavarde, et qu'elle ne le serait sûrement jamais. Néanmoins, c'était une nouvelle vie pour elle, un nouveau départ. Elle allait devoir faire pas mal d'effort pour s'intégrer ici. Allez, ce n'était pas si dur que cela de trouver un sujet de conversation, tout de même.

    « Hum... Merci pour ton aide. »

    Nouveau silence.

    « Au fait, tu es en quelle année ? Ce serait amusant si nous nous retrouvions dans la même classe, je pense. »

    Pendant qu'elle disait cela, Lune essayait de deviner en quelle année était Lysander. Vu sa taille et sa carrure, il semblait avoir à peu près le même âge qu'elle, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. A vrai dire, elle ne s'était jamais posé ce genre de question avant. Mais il avait bien fallu qu'elle trouve un sujet de conversation, aussi basique soit-il. Et la première chose qui lui était passé par la tête avait été son âge. Pourquoi pas, après tout ?
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyLun 18 Fév - 14:42

Tout en marchant, le jeune homme entendait des bruits de pas derrière lui. Quelques temps plus tard, elle confirma ce qu’il pensait en lui disant qu’elle le suivait. Visiblement, elle lui accordait un peu de confiance, enfin le strict minimum pour qu’il l’aide à se balader dans les couloirs. Et la mener au dortoir des filles. D’ailleurs, cette question l’amusait un peu, comme si c’était un endroit où il avait l’habitude d’y poser les pieds. Et puis le fait d’être pris comme guide, il n’y avait pas à dire, ça faisait classe dans sa fierté. Enfin, attention à ne pas trop s’emballer non plus. Il ne fallait pas oublier que lui aussi était tout frais dans l’établissement, et qu’il aurait vite fait de donner un mauvais chemin aussi.
Merci pour son aide ? Il s’arrêta, et se retourna. Il s’aperçut qu’elle avait du mal à tirer ses valises, ces dernières semblaient tout aussi lourdes que si elles étaient remplies de parpaings. Hésitant, il s’avança vers Lune, désignant ses bagages du menton. Donner un coup de main n’avait jamais fait de mal à personne.
- De l’aide ? demanda t-il.
Il sortit les mains de ses poches, et constata qu’il avait complètement oublié ses mésaventures. Il se frotta les mains contre son pantalon, en marmonnant un désolé à moitié compréhensible, agacé contre lui-même de se salir d’une telle manière. C’était la meilleure occasion pour se présenter comme un parfait idiot, mais cela lui passait bien au dessus de la tête. A vrai dire, savoir ce que les autres pensaient ne lui faisait ni chaud ni froid. N’attendant même pas la réponse de Lune, et surtout n’ayant pas l’idée de patienter pour l’avoir, il lui prit carrément une valise des mains. C’est que c’était lourd en plus ! Il se demanda comment une jeune fille aussi fine ne se cassait pas en deux avec un bagage dans chaque main.

Chemin faisant, le silence était de maître. Lysander ne se sentait pas du tout gêné, appréciant justement cette mélodie muette, seulement rythmée par le bruit de leurs pas sur le sol. Il préférait le calme simple à de longs dialogues ennuyeux, surtout lorsqu’on ne trouve pas les mots pour combler la conversation. Mais comme les bonnes choses ont toujours une fin, Lune cassa ce doux silence en lui posant quelques questions.
Il jeta un léger coup d’œil au-dessus de son épaule. Elle semblait bien curieuse, et bavarde. Ces deux derniers mots titillaient un peu le caractère taciturne et réservé de Lysander. Il tarda un peu à répondre.
- Je suis en ... Troisième année ? fit-il mine de réfléchir, levant la tête vers le plafond.
Troisième année, oui. D’ailleurs quand il y pensait, il trouvait son arrivée un peu tardive. Malgré sa personnalité prudente, il considérait la vie d’ici bien moins monotone que celle qu’il menait avant. Il aurait préféré venir dans l’établissement un peu plus tôt. C’était dommage, il trouvait les quelques années qu’il avait vécues presque gâchées. Mais bon, mieux vaut tard que jamais, proverbe souvent cité et ne s’avérant pas stupide et bien véridique la plupart du temps.
- V’là. C’est au deuxième ... par contre reprit-il, cherchant ses mots.
Il posa le sac de Lune à ses pieds, s’avouant intérieurement qu’il était bien content de s’en débarrasser deux minutes. C’était consistant en affaires, cette chose là. Lysander se souvenait qu’avec ses sœurs, c’était la même pagaille. A chaque départ quelque part, les bagages menaçaient d’exploser à cause du trop-plein de bourrage de sac. Et c’était toujours un véritable calvaire pour les transporter. Enfin, pour Lune, c’était plutôt disgracieux et rustre de se faire comparer à ce genre de personnes. En tous cas, elle n’avait pas l’air d’y ressembler. Lysander ne le lui souhaitait pas le moins du monde.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyLun 18 Fév - 15:39

    Lorsque Lune remercia Lysander pour son aide, celui-ci s'arrêter, et elle manqua de lui rentrer dedans. Et, même si l'envie ne manquait pas, elle préféra ne pas poser ses valises. Parce qu'après, elle aurait encore plus de mal à se baisser pour les reprendre. C'est que cela faisait drôlement mal au dos ces choses-là, à force de les porter. C'était presque si elle ne regrettait pas d'avoir pris autant d'affaires. C'était pourtant le strict minimum, car elle avait jugé inutile d'emporter trop de choses avec elle. Après tout, elle aurait tout le temps de travailler pour s'acheter deux trois babioles ou vêtements qui lui plairaient par la suite. Néanmoins, tout cela restait bien lourd. Le garçon sembla d'ailleurs s'en apercevoir. Il désigna les valises d'un coup de menton, puis dit :

    - De l’aide ?

    Il sortit les mains de ses poches, et la jeune fille remarqua alors quelques traits noirs sur ses doigts, traits noirs qu'elle ne parvint pas à identifier. Il aurait aussi bien pu écrire que dessiner qu'elle n'aurait pas mieux vu. Elle n'eut d'ailleurs pas le temps de savoir ce que c'était, car l'adolescent commençait déjà à frotter ses mains contre son pantalon tout en marmonnant quelque chose que l'intéressée ne comprit pas. Et comme cette dernière restait silencieuse -ou ne réagit pas assez vite pour lui-, il lui prit directement un de ses bagages, la soulageant d'un gros poids. Elle poussa un soupir de satisfaction en se sentant un peu plus légère. Cela lui faisait du bien, à la fois au dos et à son bras. Bras qu'elle remua un peu pour soulager la douleur. Elle remercia une fois de plus Lysander, qui s'éloigna déjà. Elle du trottiner un peu pour le rattraper et arriver à son niveau.
    Peu après donc, la demoiselle finit par trouver un sujet de conversation, certes peu original, mais un sujet de conversation tout de même. C'était déjà beaucoup pour elle. Le jeune homme leva la tête au ciel, la mine pensif. Elle nota que c'était la première fois qu'elle le voyait non pas en train de faire une tête de déterré, mais plutôt en pleine concentration. Cela lui allait quand même mieux, quand il n'avait pas cette expression morne, presque sans vie, sur le visage. Bon, ce n'était pas comme s'il souriait ou riait aux éclats, mais si son jugement à son propos n'était pas faussé, c'était déjà pas mal.

    - Je suis en ... Troisième année ?

    Hum, troisième année... Ils n'étaient donc pas dans la même classe. Ce que regretta intérieurement l'étudiante. Si cela avait été le cas, elle se serait sentie un peu plus à l'aise quant au lendemain, elle aurait été sûre de connaître au moins une personne de sa classe. M'enfin, ce n'était pas si grave que cela, après tout. Elle rencontrerait plus de nouvelles têtes.

    « Ah, dommage, je suis en seconde année.. » répondit-elle avec un air pensif

    Soudain, le garçon s'arrêta de nouveau, un peu brusquement. La tête dans les nuages, Lune ne le remarqua d'abord pas, puis le remarqua, mais trop tard. Elle se cogna à son dos. Pas très fort. Mais tout de même. Elle se frotta un peu le nez pour faire partir la sensation désagréable qu'elle sentait, puis s'excusa auprès de Lysander. Elle n'alla pourtant pas jusqu'à demander si elle lui avait fait mal, elle se doutait bien que non. Avec sa taille et sa carrure, elle ne risquait guère que de l'avoir dérangé.

    - V’là. C’est au deuxième ... par contre

    L'adolescent posa la valise par terre. La jeune fille en fit de même, et regarda autour d'elle. Si elle ne se trompait pas, c'était bien ici le dortoir des filles. Un air soulagé se dessina sur son visage. Elle reprit ses deux valises, et marcha vers ce dit dortoir. En se souvenant -aussi bizarre soit-il- que Lysander était un homme et qu'il ne pouvait donc pas entrer, elle s'arrêta en court de route, et jeta un coup d’œil derrière elle.

    « Cela ne te dérange pas trop d’attendre ici ? Je me dépêche, ne t’inquiète pas. Après, si tu veux bien, on pourrait faire le tour du pensionnat ensemble. C’est mieux que de rester seuls, tu ne crois pas ? »

    Puis sans attendre sa réponse, elle entra dans le dortoir, les deux valises à la main. Alors, si ses souvenirs étaient bons, elles allaient donc dans la chambre numéro 2... Elle parcourut le long corridor et observant les numéros de chaque porte, et ne tarda pas à trouver la chambre qui lui était dédiée. Elle entra, et y posa simplement ses valises. Elle y jeta à peine un coup d’œil : elle aurait le temps de découvrir cette pièce plus tard. De plus, il n'y avait personne à l'intérieur, cela l'arrangeait. Elle ressortit quelques secondes à peine après, et ferma soigneusement la porte derrière elle. Elle se dirigea d'un pas rapide hors du dortoir et en sortit. Elle fut soulagée de voir Lysander, qui n'avait pas bougé, ou presque. Pas qu'elle pensait qu'il serait parti sans même lui dire quoi que ce soit d'autre, mais un peu quand même. Elle le connaissait à peine, donc il n'aurait eu aucune raison de rester et d'être gentil à ce point-là. Surtout qu'aux premiers abords, il ne semblait pas être le type de garçon altruiste et gentil, prêt à aider autrui à la première occasion. La jeune fille ne le trouvait pas pour autant méchant, juste un peu... étrange. C'était sûrement la première impression qu'il donnait à tout le monde, supposait-elle.

    « Voilà... Encore merci pour m'avoir guidé jusqu'ici. Donc, partant pour visiter ensemble le pensionnat ? »
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyLun 18 Fév - 18:20

Il n’avait pas fait mal en l’aidant visiblement. Il se félicitait presque intérieurement. Si c’était comme ça que ce que l’on appelait relation amicale commençait, il ne s’en sortait pas trop mal. Quand on arrive comme une fleur au beau milieu d’une population de son âge que l’on n’a jamais vraiment côtoyée, ça peut s’avérer plus difficile que prévu. Surtout lorsqu’on n’a pas vraiment idée de ce que peut représenter une vie sociale en dehors de la familiale.
Alors, comme ça, Lune était plus jeune que lui. Ils n’étaient pas dans la même classe, et la jeune fille en semblait presque... Déçue ? Pas à ce point là quand même, il n’était qu’une vague connaissance. Lysander en conclut qu’il était sûrement plus rassurant d’être avec une personne que l’on connaissait déjà, même si ce n’était que de vue. Simple point de raccroche. Il allait pour hocher la tête pour acquiescer à ses propres pensées lorsque Lune s’était heurtée à lui. Ce n’était rien de bien grave. Lysander avait arrêté toute activité, se tournant vers son interlocutrice. Des bribes d’images parcouraient son esprit à vitesse folle, sans vraiment pouvoir en attraper une seule information. Trop de petits détails passaient dans sa tête, il y avait de quoi saturer depuis longtemps. Il fronça les sourcils, jetant un regard en coin à Lune. Ces dernières vues représentaient sa mort ? Enfin, il n’avait pas pu avoir la totalité de ce que son don lui offrait. C’était même le désordre total. Tout rassembler n’aurait servi à rien puisque il n’avait aucun point de départ. Lysander soupira ; il avait besoin de savoir contrôler son don. Rencontrer des personnes, c’est bien, mais les savoir morts dans telles circonstances en leur serrant la main, c’est beaucoup moins agréable.
La seconde d’après, il se détendit, revenant à son état habituel. Son don avait tendance à être surprenant des fois. Lune le tira de ses pensées, en lui demandant de l’attendre là. Comme ça, elle avait l’intention de passer un peu de temps avec lui. Après tout, ça pouvait être bénéfique au jeune homme. Il haussa les épaules, et se contenta d’hocher la tête de haut en bas en guise de réponse.

Il s’assit dans les marches de l’escalier, attendant le retour de Lune. Il en profita pour observer un peu plus l’endroit en détail, pour passer le temps. De larges tableaux décoraient les murs à droite à gauche. En plissant les yeux, Lysander pouvait lire en dessous qu’était représenté le lycée à diverses époques. Le jeune homme reconnut l’entrée caractéristique du bâtiment. Tantôt il y avait des tableaux représentant simplement les fondations, tantôt la monte du premier mur. Chaque évènement semblait avoir sa place ici. Il y avait aussi quelques images du paysage propre aux Bermudes, avec ses longues plages de sable blanc dignes d’une série télévisée, ses longs palmiers bordant l’eau turquoise. Le garçon se demanda alors si le climat était meilleur que celui qu’il avait connu à Rotterdam. Moins pluvieux, sûrement. Moins froid, sûrement. Il aurait tout le temps de le découvrir.

Enfin, Lune réapparut. Elle n’avait pas pris longtemps. Il se leva, lui faisant face. Elle semblait enjouée à l’idée de se balader une fois de plus dans l’établissement. Lysander ne comprenait pas tellement pourquoi d’ailleurs, c’était juste des murs. Mais après tout, chacun son truc. Puis ce n’était pas une si mauvaise idée. Ca lui permettrait à lui aussi de savoir où il était tombé.
- De rien, c’est ... normal continua t-il lentement, se mordant l’intérieur de la lèvre. Depuis qu’il était gamin, il avait pris cette habitude de se pincer en parlant, simple question de concentration. Il savait qu’il pouvait être difficile à comprendre, autant faciliter la tâche pour celui qui se trouvait en face de lui.
Il revint au niveau de Lune. Il s’appuya le dos contre le mur, lançant des regards des deux côtés couloir.
- Là où là ? ajouta t-il, l’air de rien.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyMar 19 Fév - 12:16

    Lune réaparut donc quelques instants après avoir posé ses bagages dans le dortoirs des filles. Et ce n'était pas trop tôt. Vu tout le temps qu'elle avait passé à chercher sa chambre, sans croiser âme qui vive, elle était soulagée d'avoir enfin pu se débarrasser de ses deux valises. Elle pourrait maintenant marcher avoir un gros poids au bout du bras, et sans se casser le dos. Et puis, ses affaires, elle les rangerait plus tard dans son nouveau domicile. Elle avait toute la journée après tout, autant prendre son temps. Elle n'avait jamais beaucoup aimé se presser, et ce n'était pas maintenant que cela allait changer. Lysander, qui s'était levé en la voyant arriver et qui lui faisait à présent face, lui dit :

    - De rien, c’est ... normal

    Le garçon revint ensuite au niveau de la jeune fille, puis regarda des deux côtés du couloir. Cette dernière en fit donc de même. Il n'y avait pas de grandes différences entre ces deux directions. Seuls les tableaux différaient. Des tableaux qu'elle n'avait d'ailleurs pas vraiment pris la peine d'observer tout à l'heure, raison pour laquelle elle les scruta un instant pour voir de quoi il s'agissait. Chaque fois, on pouvait voir le pensionnat à différentes étapes de sa construction, ou à ce qui semblait être des évènements importants pour lui. Bah, de quoi en mettre plein la vue aux élèves, pensa-t-elle, assez indifférente.

    - Là où là ? Demanda l'adolescent en s'appuyant contre le mur

    La question laissa place à un silence. Pas très long, juste le temps que l'étudiante se demande quel côté serait le mieux. Elle arriva vite à la conclusion que peu importe où ils iraient, ils finiraient forcément par retourner au point de départ pour visiter l'autre côté de ce labyrinthe. Alors il n'y avait pas vraiment d'importance à là où ils allaient commencer leur exploration.

    « Pourquoi pas de ce côté ? »

    Elle avait fait cette proposition tout en montrant de son index sa gauche. Puis, sans trop attendre de réponse, elle commença à marcher dans la direction indiquée. D'un pas plutôt tranquille, nonchalant, comme à son habitude. Sauf que cette fois-ci, elle ne se concentrait pas sur les valises qu'elles devaient porter et ne surtout pas lâcher à cause des deux ou trois objets fragiles qu'ils contenaient, mais plutôt en observant un peu autour d'elle, et en mémorisant le trajet du mieux qu'elle pouvait. Si elle devait bien avoir déjà exploré une bonne partie du pensionnat ce matin, elle n'avait pas réellement fait attention à ce qui l'entourait. Ce qui était assez dommage d'ailleurs, car elle ne doutait pas du fait que ces bâtiments étaient très bien construits et décorés. Et accessoirement gigantesques. Peut-être un peu trop pour elle, qui avait toujours vécu dans des petites maisons tranquilles, même en étant à Londres.
    Leur visite se passait tout d'abord dans le silence. Seuls leurs pas résonnant dans les couloirs résonnaient. Si elle ne faisait pas tellement attention à ce que faisait Lysander, Lune observant quant à elle les décorations, et continuait de mémoriser les chemins parcourus afin de ne pas se perdre une nouvelle fois. Ou du moins d'essayer, car son sens de l'orientation n'avait jamais été son fort. Et puis, d'habitude, elle se perchait sur le toit des bâtiments pour tout mémoriser en hauteur, elle trouvait cela plus rapide et efficace. Elle avait souvent fait cela, à Londres, pendant ces quelques mois passés dans la rue, à se débrouiller seule. Manque de chance pour elle, elle n'avait pas réussi à dépasser les dix ou quinze mètres avec les deux valises, et elle avait manqué de s'écraser sur les valises. Au lieu de quoi, elle avait réussi à s'étaler de tout son long sur le sol. Coup de chance, elle n'avait pas eu mal, et il n'y avait eu personne pour la voir dans un moment aussi gênant. Enfin, elle n'allait pas relater ce sujet indéfiniment. Et puis, elle était ici pour apprendre à mieux maîtriser son Don. Alors il n'y avait pas de soucis à se faire.

    Soudain, un grondement sourd retentit. La jeune fille s'arrêta, et sentit le rose lui monter aux joues en comprenant que c'était en fait son ventre qui criait famine. Quelle heure était-il ? Elle l'ignorait, mais elle supposait qu'il devait être aux alentours de midi pour que la faim lui tiraille l'estomac ainsi. Elle se retourna face à Lysander, une main sur le ventre, l'autre dans la poche de son gilet.

    « Ah, il semblerait que je commence à avoir faim… Pas toi ? »

    *Je suppose que chercher le self pourrait être ma nouvelle priorité...* pensa-t-elle en même temps qu'elle parlait.
    A peine eut-elle fini sa phrase qu'une sonnerie retentit. Elle regarda autour d'elle, pendant qu'un bruit sourd se faisait entendre. Elle n'avait plus tellement l'habitude d'entendre cela, mais elle devina que c'était les bruits des chaises qui grinçaient pendant que les élèves s'empressaient de sortir de leur classe. La demoiselle ressentit soudainement le besoin de se transformer en souris et de se cacher quelque part. Elle sentait déjà venir la foule d'étudiants, et les problèmes avec. Ah... Elle se souvenait maintenant d'une des raisons pour laquelle elle n'avait jamais été motivé pour reprendre le lycée, même avec Mamie qui lui donnait mille et une raison que cela pouvait devenir amusant. Vraiment.

    « Hum.. On bouge ? Vite ? »

    L'envie de partir en courant ne manquait pas à Lune. Elle préférait néanmoins s'assurer que Lysander la suivrait. Elle n'avait pas envie de se retrouver seule une nouvelle fois. Et puis, elle supposait que si elle le laissait en plan ici, il n'allait pas beaucoup apprécier, comme n'importe qui d'autre. Elle se tenait cependant prête à décoller dès que le garçon lui aurait répondu, jambes à moitié pliées. D'un instant à l'autre, elle décollerait, aussi vite qu'elle le pourrait.
    En fait, à force d'user de son Pouvoir, elle avait trouvé un autre moyen de l'utiliser plutôt que de ne faire que sauter en hauteur. Elle sautait en longueur, mais à une plus grande fréquence, comme si elle courrait. Sauf qu'elle sautait, sans arrêt. Cette technique l'épuisait beaucoup. Et elle la maîtrisait encore peu. Mais c'était efficace. Et elle comptait bien prendre le risque de faire cela, histoire de sauver sa peau. Et accessoirement celle de son camarade, si celui-ci serait prêt à se laisser emporter par la jeune fille. Cette dernière réfléchissait déjà à comment échapper à cette foule. La situation aurait pu être bien comique si quelqu'un la voyait ainsi, à s'affoler pour ce qui ne semblait être rien. Mais avec tous les Dons que possédaient ces élèves, elle ne doutait pas que cela risquait de faire mal si elle se faisait emporter par le foule. Elle observa même la fenêtre, alors qu'ils étaient encore au deuxième étage. Non, ce n'était pas une envie suicidaire. Elle pourrait aisément en sauter, même si elle se foulerait sûrement la cheville. Mais le jeune garçon, eh bien... ce serait plus délicat.

    hrp:
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyJeu 21 Fév - 21:50

D’un air nonchalant, Lysander acquiesça sans broncher à l’avis de sa nouvelle connaissance. De toutes façons, il n’accordait pas vraiment d’importance à cette visite. Si ce n’était pour découvrir les nouveaux lieux, et passer le temps au lieu de se prendre pour Picasso. Pauvre artiste, il avait du souci à se faire avec un garçon aussi malhabile que Lysander. Qu’ils aillent à droite ou gauche n’aurait rien changé dans la journée du jeune homme. Au bout d’un moment, ils se seraient bien retrouvés à leur point de départ et il leur aurait fallu tourner de l’autre côté.

Chemin faisant, les adolescents baignaient dans le silence total. Chose qui ne déplaisait pas au jeune Van Daems, dont la tête se balançait au rythme de ses pas. Devant lui marchait Lune, qui semblait totalement absorbée dans sa découverte des lieux au contraire du brun. Ses prunelles vertes fouinaient partout, cherchant le moindre détail. Elle devait sans doute chercher à mémoriser parfaitement le chemin de ce labyrinthe songea Lysander, les yeux rivés sur le sol, se contentant de suivre docilement Lune. Etant de nature souple et sage, il se rabattait souvent à suivre les autres sans beaucoup râler, même si les choses ne l’arrangeaient pas ou ne lui plaisaient pas. Il ne faisait pas cela par gentillesse, mais disons que monter sur ses grands chevaux ne lui convenait pas du tout, et l’art d’argumenter son choix et de débattre à ce sujet ne lui correspondait pas tellement, voire pas du tout. Né et élevé dans un milieu où l’on lui apprenait à toujours fermer son clapet et suivre les préférences du supérieur, il n’allait pas changer ses habitudes de sitôt.

Il leva simplement la tête lorsqu’un grondement sourd l’interpella. L’air désolé et embarrassé de la jeune fille suffit à lui faire comprendre que ce qui l’avait tiré de ses pensées venait de son ventre qui criait famine. Il devina rapidement qu’une pose nourriture allait s’avérer nécessaire. Un air amusé sembla parcourir le visage du jeune homme l’espace d’une seconde.

- Bof, je suis pas très ... gourmand lâcha t-il, articulant à moitié le dernier mot de sa phrase.

Lysander n’avait jamais été un ventre sur pattes. On aurait beau lui proposer de tout et n’importe quoi, il rechignerait à chaque fois. Il était toujours resté un tantinet resté difficile sur la nourriture.
Il garda le silence un moment, quand retentit la sonnerie. Cette dernière manqua de le faire sursauter, surpris qu’elle tombe ainsi et surtout maintenant. Lui qui pensait se sentir loin de toute foule, il était loin de se douter que dans quelques secondes, un attroupement d’étudiants sortirait des salles de classe, n’espérant qu’une seule chose qui était de se débarrasser au plus vite des cours. Il n’avait jamais connu ça lui, le rituel de s’échapper loin de tous cours confondus. Ses yeux s’ouvrirent grands comme des soucoupes en apercevant l’affluence de personnes débarquer de droite à gauche. Le silence qui dominait dans ce couloir n’existait plus, il était bel et bien enterré. Au lieu de cela régnait une toute autre atmosphère, emplie de multiples voix, rires. Mais surtout, ce qu’il voyait, c’était des morts. Des morts, partout. Ils auraient vite fait de l’effleurer et son don aurait opéré, mettant le jeune brun au courant de leur fin de vie. Avoir la grande faucheuse en tant que confrère n’était pas ce qu’il adorait le plus. Et voir toutes ces personnes décédées dans son esprit ne le réconfortait pas non plus. Lysander aurait aimé disparaître loin de toute cette masse humaine, et Lune avait l’air de partager son avis. Elle l’avait déjà devancé.
Il tourna la tête vers la jeune fille, la hochant de haut en bas du plus vite qu’il pouvait pour montrer qu’il approuvait. Et comment. Le problème était sûrement que rien ne lui venait à l’esprit. Dans sa tête, c’était la débâcle totale. S’inspirant de ce qu’il avait pu voir en dehors du cocon familial, il empoigna le bras de Lune d’une main forte, refermant ses doigts sur la jeune fille d’une puissante étreinte. Et puis, il n’avait pas de soucis à se faire en ce qui concernait son don. Il en savait déjà trop, même si ce n’était que des bribes d’images. Cette dernière pensée le laissa préoccupé pendant deux secondes, avant de traîner Lune quelques pas plus loin et de s’arrêter pour qu’elle l’entende.

- On s’en va, vite débita t-il, bégayant à moitié sur le premier mot de sa phrase.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyVen 22 Fév - 18:04

    Pendant un instant, un court instant, Lune crut voir un petit air amusé dans le regard de Lysander. Ce fut tellement bref qu'elle crut avoir rêvé, à dire vrai.

    - Bof, je suis pas très ... gourmand Répondit-il

    Pas très gourmand, hein ? La jeune fille nota cet élément dans un coin de sa tête. Elle qui avait facilement faim et qui mangeait beaucoup, elle était un peu son contraire. Et elle n'allait pas s'en plaindre, après tout elle pourrait aller le rejoindre au self, et récupérer toute la nourriture qu'il laisserait. Après tout, ce n'était pas bien de faire du gâchis, n'est-ce pas ? Elle sentait qu'ils risquaient de se croiser assez souvent le midi, avec ce qu'elle venait d'apprendre.

    Enfin, ce n'était pas le moment de repenser à cela. Pour le moment, l'adolescente devait se concentrer pour trouver un moyen d'échapper à cette foule qui fonçait actuellement sur les deux étudiants. Elle remarqua que le garçon semblait particulièrement surpris par une telle agitation, mais ne prit pas le temps d'y réfléchir plus longtemps. Actuellement, elle refusait de finir comme une crêpe. Celui-ci se retourna vers elle, tout en hochant la tête de haut en bas pour montrer son accord quant à sa proposition de "partir". Le mot juste aurait été de "fuir". Ah là là, pourquoi fallait-elle qu'elle se retrouve toujours dans ce type de situation ? Pendant qu'elle pensait cela, Lysander la prit par le bras d'une poigne de fer et la conduit quelques pas plus loin, juste le temps de prononcer quelques mots.

    - On s’en va, vite

    Lune était entièrement d'accord avec ce qu'il venait de dire. Mais la question était surtout, comment s'en aller ? Poussant un soupir, elle réfléchit. Analyser les situations et tout prévoir, c'était à peu près sa spécialité. Allez, un petit effort, elle allait bien trouver une solution. Elle trouvait toujours une solution. Bon. Sa première idée avait bien évidemment été de sauter par la fenêtre, purement et simplement. Pas par envie suicidaire, juste parce qu'elle faisait assez régulièrement d'habitude. C'était son Don qui le lui permettait. Mais avec son camarade, elle risquait d'avoir du mal à atterrir correctement. Déjà qu'elle avait du mal à la base, mais si elle essayait de le prendre sur son dos, ce serait encore pire. Et elle n'allait pas le laisser s'écraser sur le sol, ou tout simplement finir comme une crêpe devant les élèves qui courraient comme des fous furieux. Alors, la meilleure solution serait de les fuir, n'est-ce pas ? De suivre le mouvement. Elle n'avait jamais aimé suivre un mouvement général, mais là c'était totalement différent. Et puis, s'ils arrivaient à courir suffisamment vite, ils pourraient rester devant et ne pas se faire piétiner. Allez, de toute manière ils n'avaient pas franchement le choix ! Et puis, elle pourrait essayer de faire de petits sauts pour accélérer sa vitesse de temps à autre, même si elle n'était pas persuadée d'y arriver avec le garçon. Allez, elle ne saurait qu'en tentant sa chance. Même si elle n'aimait pas confier son sort à la chance...

    « Surtout, ne me lâche pas ! Fais moi confiance ! »

    Pour accompagner ses paroles, la jeune fille prit le poignet de son camarade et commença à courir à toute vitesse. Bon, les élèves semblaient suivre le couloir, pour le moment du moins. Dès qu'elle verrait une intersection, elle essayerait de voir lequel il faudrait prendre. Mais elle n'était pas devin, alors ce serait délicat.
    En quelques secondes, Lune se sentait déjà faiblir un peu. Si elle pouvait piquer un beau sprint quand elle s'y mettait vraiment, elle n'était pas une sportive née non plus, elle était déjà essouflée et avait un point de côté. Et puis, elle avait faim. C'était aussi important, parce que faire du sport le ventre vide, ce n'était pas toujours une bonne idée la concernant.
    Une ou deux minutes plus tard, les deux étudiants débouchèrent dans le hall d'entrée, que l'adolescente reconnut tout de suite. Dans leur course effrénée, elle n'eut pas réellement le temps de ralentir pour dévaler les escaliers avec plus de prudence. A dire vrai, elle avait pris l'habitude de sauter pour éviter le problème des dits escaliers. Dans la précipitation, c'est ce qu'elle fit. Grossière erreur venant d'elle. Elle fit un arrêt plus ou moins net, allez savoir comment, plia les jambes, et bondit. Évidemment, elle tenait toujours le poignet de Lysander. L'effet ? Elle ne put pas sauter bien haut avant de se sentir tirée en arrière... et finir les escaliers en rouler boulet. Elle ne compris pas trop ce qui se passa sur le coup, et ne reprit réellement conscience que lorsqu'ils arrivèrent tous deux tout en bas des marches. Mis à part la tête qui lui tournait horriblement, elle sentait la douleur s'infiltrer dans ses membres, particulièrement dans son bras où elle avait tenu quelques secondes auparavant Lysander. Elle remarqua cependant que, par un heureux miracle, elle était retombée sur ses fesses. Cela la faisait peut-être souffrir, mais au moins ne s'était-elle pas étalée par terre. Elle remarqua au passage que la foule était passée devant sans leur prêter la moindre attention. Honnêtement, elle ne savait pas trop si elle devait se réjouir d'être presque invisible. Au moins n'avaient-ils pas remarqué à quel point elle avait gaffé sur ce coup-ci...
    Lune se releva tant bien que mal, plutôt mal, en se frottant la tête. Elle regarda autour d'elle, et aperçut le garçon non loin d'elle. Elle se précipita vers lui et s’agenouilla à côté de lui, l'air sincèrement.

    « Arf, désolée... C’est un réflexe, je saute toujours par dessus les escaliers… Enfin, c’est mon Don je veux dire, de sauter… Désolée… Tu vas bien ? »

    Eh bien, ce n'était qu'un premier jour ici, pourtant bien mouvementé. Il fallait dire que sur le coup, elle avait fait fort, cette jeune fille. Elle qui d'habitude était si calme, distante, peu bavarde, qui faisait tout pour ne pas se faire remarquer... Elle agissait en total désaccord avec son comportement habituel. C'était sûrement le changement, le déménagement, tout cela qui devait la stresser...
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyVen 22 Fév - 19:43

Avec des coups d’oeils jetés à droite à gauche, Lysander se demandait comment ils pourraient se sortir de cette véritable marée. Il aurait aimé savoir ce que Lune pensait, dans ce cas la lecture des pensées se serait avérée bien pratique. Sans lâcher le bras de la jeune fille, c’était d’ailleursà croire qu’il venait de fixer sa main dessus avec de la glue, il chercha une solution à leur problème. Peut-être qu’en se glissant là-bas, il y aurait moyen d’en sortir. Mais ce chemin menait aux autres salles de classes, qui devaient être bondées. Ce serait une mauvaise idée. Alors qu’il continuait de réfléchir sans vraiment trouver de solution à leur triste sort, Lune lui ordonna de ne pas la lâcher. Et surtout de lui faire confiance. Bah, encore la première chose n’était pas impossible, voire même recommandée mais la seconde en était un peu plus compliquée. Accorder sa confiance au premier venu dans une situation pareille relevait de l’impossible, mais à la limite, le pourquoi pas vint sonner dans la tête du jeune garçon. Lysander n’eut pas le temps d’y réfléchir que déjà, Lune l’avait tiré de là et il s’en était suivi une course dans les dédales des couloirs du hall. Il avait failli se casser la figure à plusieurs reprises, car la jeune fille courrait plus vite que lui, et il était à noter que les prestations du brun en matière de sport n’étaient pas des plus glorieuses. Il faisait également attention où il posait les pieds, ne voulant pas écraser ceux de la jeune fille, ou pire encore, la faire trébucher. Ils auraient tous les deux fini aplatis sur le sol. Il préféra se concentrer à suivre docilement Lune malgré sa vitesse, sous les regards ahuris des étudiants passants par là. La plupart devait croire à une scène plutôt comique, avec Lysander suppliant Lune de diminuer sa vitesse de pointe. Il commençait à se fatiguer et manquait de souffle, comme tout mauvais sportif en termes de course. L’endurance n’étant pas son fort, il se laissa finalement traîner à moitié, ne bougeant simplement que les jambes pour continuer à courir.


Un escalier montra bientôt le bout de son nez. Lysander se disait bien qu’il était impossible de dévaler les escaliers à cette vitesse, et qu’ils auraient vite fait de se retrouver en plusieurs morceaux en bas. Il manqua de piller, retenant Lune de
toutes ses forces. Mais c’était trop tard, la jeune fille avait déjà pris une
des positions les plus bizarres, comme si elle s’apprêtait à … sauter ? Le
brun ouvrit d’énormes yeux en voyant cela. Etait-elle tout simplement malade, avait-elle simplement regardé trop de films bourrés de super-héros ? De toutes façons, sa tentative fut vaine. Elle décolla, certes, mais il y avait bien Lysander au bout de son bras. Elle retomba directement selon la loi de la gravité, et dans sa chute elle entraîna le jeune homme qui voyait le monde sous multiples angles. La descente dans les escaliers en roulé boulé n’était pas une des choses qui était la plus confortable.

Arrivé en bas, le garçon était étendu sur le sol, les quatre fers avant de se relever précipitamment. Il se massa le crâne, en poussant quelques plaintes douloureuses. Ses muscles étaient un peu engourdis, mais il était en un seul morceau. Il se retourna et vit que Lune s’approchait de lui, s’agenouillant pour se mettre à son niveau. Ça va, elle aussi avait l’air encore entière sans rien de cassé. Cette pensée rassura Lysander, s’il lui était arrivé quelque chose de mal, il se serait forcément senti coupable.

Alors son don était de pouvoir sauter à n’importe quelle hauteur. Don original pensa-t-il, enfin, il pouvait parler lui, il voyait bien les morts des personnes auxquelles il serrait la main. Il continua de se masser le crâne d’une main, cette descente plutôt rapide lui aura donné l’occasion d’avoir une jolie bosse sur la tête.

- Ça va, un peu sonné mais ça va… marmonna-t-il, se remettant sur ses deux pieds.

Lysander n’était en aucun cas rancunier, il ne lui en voudrait jamais pour cette excursion de fortune. Il regarda autour de lui, visiblement ils n’avaient pas attiré l’attention. Peu importe, il s’en fichait. Tout le monde avait le droit de tomber dans les escaliers, de n’importe quelle façon qu’elle soit, non ?
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyVen 22 Fév - 20:52

    Lune ressentit soudainement l'épuisement la gagner. D'une part parce qu'elle venait de piquer le sprint le plus long de sa vie, mais aussi à cause de l'utilisation de son Don au mauvais moment qui avait provoqué par la suite sa chute dans l'escalier. Elle se laissa retomber en arrière, pour finir assise par terre dans un long soupir. Il n'y avait pas à dire, ce genre d'évènement ne pouvait arriver que dans un Pensionnat où les élèves possédaient des Dons aussi extraordinaires les uns que les autres. Elle espérait seulement que ses prochaines "aventures" seraient un peu plus reposantes.

    - Ça va, un peu sonné mais ça va… Répondit-il tout bas

    La jeune fille observa Lysander, qui s'était déjà relevé, en train de se masser le crâne. Il n'avait pas l'air d'avoir été blessé, même s'il était certainement encore un peu sonné. Elle l'était encore elle-même, et sentait que la tête lui tournait un peu. Mais rien de grave. Il en faudrait plus pour la mettre H.S., après tout. Elle remarqua au passage que toute la foule s'était éloignée, et qu'un brouhaha incessant provenait d'une salle non loin de là. L'adolescente se releva comme elle le pouvait, et senti alors une grosse courbature au niveau du dos. C'était compréhensible, vu la chute qu'elle venait de faire. Elle tenta d'ignorer la douleur comme elle le pouvait, et se redressa totalement. D'un geste poli, elle proposa son aide au garçon pour se relever en tendant la main vers lui.

    « Un peu d’aide ? »

    Pendant qu'elle disait cela, elle jeta un petit coup d’œil à la salle d'où provenait tout ce tapage. De loin, elle parvint à distinguer quelques silhouettes humaines, et... des tables ? Cela ne ressemblait pas à une salle de classe, loin de là. Surtout que les cours de la matinée étaient terminés, il n'y avait donc aucuns raisons qu'ils soient de nouveau en salle de classe. Et il serait encore plus surprenant que ce soit pour cela qu'ils se soient précipités comme des fous furieux là-bas. L'étudiante comprit alors ce qu'était cette salle lorsqu'une odeur fut portée jusqu'à ses narines. Une bonne odeur de nourriture lui parvenait. Et eut pour effet de faire à nouveau gargouiller son ventre, à sa plus grande gêne. En revanche, cela lui permit d'oublier en grande partie ses douleurs, la faim prenant le pas sur le reste. Hm... Après tout, pourquoi pas ? Ils pourraient aller manger ensembles pour cette première journée au Pensionnat. Lune renifla légèrement, se délectant déjà à l'idée de déguster toute sorte de nourriture. Surtout que, à ce qu'il paraissait, il y avait des plats originaires de presque tous les pays, par conséquent la nourriture y serait très variée. Elle avait bien hâte de manger, d'un seul coup.

    « Hum... Je ne sais pas pour toi, mais moi je meurs toujours de faim. On pourrait aller manger maintenant, tu ne crois pas ? »

    Même si elle ne précisait pas qu'ils mangeraient ensembles, la jeune fille considérait que Lysander aurait parfaitement compris cela. Et puis, comme ça ils pourraient s'asseoir. Dans le bruit, certes, mais cela leur permettrait de se reposer. En espérant seulement qu'ils ne s'attireraient pas une fois de plus des ennuis.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyVen 22 Fév - 22:25

Une chose était sûre ; plus jamais les courses à toute vitesse dans les couloirs avec Lune, plus jamais. Le jeune homme se sentait fatigué, lui qui était habitué à veiller tard le soir pour étudier. Enfin, on ne pouvait pas comparer du sport physique à du sport cérébral, mais pour lui, il y avait une grande ressemblance entre ces deux points. Il préférait se torturer les neurones à se taper un long sprint.
Il leva la tête lorsque Lune lui proposa sa main en guise d'aide pour se relever. Il ne voulait pas tellement se l'avouer, mais il était bien content qu'elle la lui propose. Pendant sa chute, il s'était fait mal dans le bas du dos, et il craignait bien que se lever seul soit quasiment impossible.
Il tira une légère grimace en se massant le crâne une dernière fois, avant d'accepter volontiers la main que lui tendait la jeune fille. Il s'y agrippa fermement et se retrouva debout. C'était quand même mieux que d'avoir le postérieur collé au sol.
Lysander lui tint un rapide "merci" mangé, s'époussetant ses vêtements. Le garçon n'aimait pas voir ces derniers dans un tel état. Il avait l'impression de les maltraiter. Non pas qu'il soit préoccupé par son apparence, mais Lysander était très attaché à préserver n'importe quel objet, que ce soit vêtements, livres et autres. Et lorsque quelques uns avaient le privilège d'avoir une valeur sentimentale, alors il les protégeait comme de véritables trésors.

Le ventre de Lune se remit à grogner comme tout à l'heure. Elle devait être diablement affamée pour que son gosier se mette à hurler cette façon. C'est surtout qu'il devait se sentir attiré par les effluves de nourriture qui sortaient de la pièce non loin d'ici. Enfin, pièce, c'était plutôt une énorme salle, où se pressaient les étudiants qu'ils avaient tenté, et réussi à éviter tout à l'heure. Ils s'engouffraient tous dans cette salle comme attirés par un aimant magique. C'était sûrement l'endroit où l'on pouvait se restaurer et se remplir la panse. Lysander, l'esprit vif, devina vite qu'un tour là-bas serait nécessaire pour la jeune fille. Il n'en ressentait pas le besoin, mais pour Lune, il s'avérait recommandé. Comme il l'avait précisé tout à l'heure, il n'était pas très gourmand, et il pouvait sans problème sauter des repas dans la journée. Quelquefois tellement plongé dans ce qu'il faisait, il en oubliait totalement l'heure et par conséquent il se retrouvait nez à nez avec la porte du self fermée. Cela lui était arrivé de nombreuses fois. Enfin, pour une fois, il était à l'heure pour le repas. Et Lune semblait bien vouloir ce dernier de pied ferme. Elle ne fit que confirmer ce qu'il pensait quelques secondes plus tard.

- Tu as raison, ça nous changerait un peu de notre mésaventure sourit-il à moitié.

Et puis, ce n'était pas si mal. Ils pourraient au moins se poser un peu, au lieu de rester debouts dans le couloir, après une longue course effrénée. A vrai dire, il pensait plutôt à récupérer qu'à manger. Cet endroit semblait bruyant, mais qu'importe, il ferait avec. Et puis, ils n'allaient pas y rester une éternité non plus. Simplement avaler un bout, et repartir. Enfin, ça c'était ce qu'espérait le garçon du fond de son coeur. Car les réfectoires n'étaient pas ce qu'il aimait le plus, souvent connus pour être les endroits les plus bruyants et bordéliques des établissements scolaires. Même les cours de récréation ne valaient rien à côté des selfs scolaires. Même si Lysander n'avait jamais vraiment cotôyé des écoles, il le savait bien.
Lançant un regard à Lune, il l'invita à le suivre jusqu'au dit self.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptySam 23 Fév - 12:15

Lune continua de se frotter un peu le dos et d'étirer ses membres, tentant d'effacer la douleur. En vain. D'un autre côté, cela l'aurait surprise que la douleur parte aussi simplement. Et vu la chute qu'ils venaient de faire, cela lui semblait tout à fait normal de souffrir ainsi. Ah... il faudrait qu'elle pense à se détacher de certaines de ses habitudes, au passage. Sinon elle risquait de s'attirer souvent des ennuis, ou des mésaventures comme celles-ci. Enfin, qu'importe. Pour le moment, aussi surprenant que cela puisse paraitre, elle pensa surtout à manger. Oui, elle pensait déjà à déguster de bons petits plats même juste après avoir dévalé les escaliers du hall. Eh bien quoi, elle avait le droit, non ?
Lysander la sortit de ses pensées en saisissant sa main. La jeune fille contracta ses muscles pour ne pas avoir à tomber en avant et faire une chute de plus, où elle finira cette fois ci sur son camarade. Ce serait dommage pour lui, elle lui avait déjà attiré assez de problèmes comme cela.

- Tu as raison, ça nous changerait un peu de notre mésaventure

L'adolescente remarqua aussitôt que le garçon venait de parler dans un demi-sourire. C'était la première fois qu'elle le voyait sourire, même si ce n'était qu'à moitié. Elle commença à penser qu'il s'ouvrait un peu à elle, ou qu'il trouvait amusant de la voir ainsi affamée. A moins qu'elle ne se fasse des idées. Ah... les gens étaient tellement difficiles à comprendre, elle ne parvenait jamais à prévoir leurs réactions ou à deviner leurs pensées. Chose tout à faire normal d'ailleurs, mais assez contrariante pour elle qui avait l'habitude d'avoir toujours une longueur d'avance sur autrui. Alors que là, c'était elle qui avait été prise par les évènements il y avait quelques minutes à peine... Elle commençait seulement à comprendre que sa vie risquait d'être drôlement mouvementée ici. Fini le train-train quotidien.
L'étudiant lança un regard à Lune, qui comprit qu'il l'invitait à rejoindre le self. Ce qu'elle fit donc sans hésitation. Et pendant qu'elle marchait, elle en profita pour remettre un peu d'ordre dans sa tenue. Elle replaça quelques mèches de cheveux indisciplinées, puis épousseta un peu ses vêtements pour paraitre un peu plus convenable. Elle ne voulait pas qu'on se fasse une image d'elle négligée. Même si elle n'était pas particulièrement soignée non plus, il y avait des limites, tout de même.

La jeune fille entra finalement dans cette salle pour le moins... impressionnante. De une, elle était gigantesque. De deux, elle ne se souvenait pas avoir vu autant de monde dans une seule pièce, aussi grande soit-elle. De trois, avec tous ces élèves qui discutaient entre eux, l'endroit était... vraiment bruyant. Elle se bénit de ne pas avoir de Don en rapport avec une ouïe sur-développée, sinon elle n'aurait même pas pu entrer ici. Elle faillit se boucher les oreilles tellement à cause de ce tapage. Elle s'en empêcha cependant, car ceci pourrait paraitre impoli à première vue. Enfin. Elle chercha des yeux une table libre, ce qui se révéla assez compliqué en vu du monde qu'il y avait. Et il était claire qu'elle refuserait de s'installer quelque part où il y aurait déjà quelqu'un. Hum...

« ... Tu vois une table libre, toi ? »

L'adolescente avait parlé tout en continuant de parcourir la salle des yeux. Peut-être que tout au fond, il y aurait une place de libre... Généralement, peu de gens aimaient s'asseoir dans les coins de mur. Du moins, c'est ce qu'elle avait remarqué après ses années passées au lycée. En effet, elle avait rapidement vu où les étudiants n'aimaient pas s'installer, pour justement s'y rendre seule. Mine de rien, cette habitude pouvait se révéler pratique. Mais encore fallait-il que la salle ne soit pas complètement pleine. En observant tous les recoins du self, la jeune fille repéra cependant l'endroit où elle pouvait prendre un plateau et des couverts, pour ensuite se servir dans les plats proposés. Cuisine française, hein ? Il paraissait que ce n'était pas mauvais. Elle pourrait bien goûter aujourd'hui. Enfin, avant d'aller se servir, il fallait d'abord trouver une place... Une place, hum... Chose qu'elle ne trouvait toujours pas, malheureusement pour elle. Peut-être que Lysander en verrait une, lui ?
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptySam 23 Fév - 16:48

Allez, c’était parti pour le self. Lysander ralentit un peu la cadence pour que Lune soit à son niveau. Ayant des plus grandes enjambées que la jeune fille, il ne voulait pas qu’elle se fasse distancer. C’était surtout que vu la foule qui se pressait au niveau des portes du réfectoire, il était facile de se perdre de vue et par conséquent se retrouver seul bien vite. Et il n’était pas question de refaire la même chose que tout à l’heure. Certes, il n’y avait pas d’escaliers qui menait au réfectoire, mais y aller en marchant serait tout aussi bien. Le brun voulait s’en sortir sans bleus pour la deuxième fois. Il vit Lune remettre de l’ordre dans sa tenue et ses cheveux, ce qui le fit sourire intérieurement. Ceci dit, cela ne ferait pas de mal à la tignasse noire qui lui servait de cheveux d’être elle aussi un peu disciplinée. Un peu embarrassé, il essaya d’arranger un peu le tout, en vain. C’était toujours la même chose, à croire qu’il y avait des tempêtes et des coups de vents dans les couloirs. Il soupira en silence, entrant dans l’énorme salle. En plus d’être remplie à craquer, il y régnait un vacarme assourdissant. Il se demandait comment les personnes qui restaient ici plus d’une heure faisaient pour ne pas avoir une migraine ou quelque chose dans le genre. Toutes les tables étaient prises, et visiblement, ils étaient arrivés un peu tard pour en avoir une de libre. Il était clair que cet endroit ne ressemblait en aucun cas à ceux que pouvait connaître le garçon, habitué aux grandes salles de réception avec d’énormes banquets. Et il était à noter que les invités n’étaient pas des étudiants comme ici, chacun échangeant entre chaque table en criant pour se faire entendre par-dessus le brouhaha. Lune lui demanda alors s’il voyait une place. Le self était tellement bondé qu’il était compliqué de voir quelque chose au fond de la salle sans se hisser sur la pointe des pieds. Il y avait des têtes partout, têtes où il lui était impossible de mettre un nom dessus. En même temps, il était tout nouveau ici. Normal qu’il ne connaisse personne. Cependant, il lui sembla apercevoir quelques places de libre dans un coin au fond. Il pointa du doigt la table vide en donnant un coup d’épaule à Lune. Il y avait des visages qu’il reconnaissait non loin de l’endroit qu’il avait désigné à l’instant. En plissant un peu les yeux, Lysander reconnut quelques têtes de sa classe. Boh, de toutes façons, il était sûr que ça n’aurait pas d’importance. Que ces derniers soient là ou pas, ça n’aurait rien changé. Il aurait autant voulu déguerpir que s’ils n’étaient pas là.

Il était amusant de constater que le self proposait souvent des plats d’origines différentes, en raison des pays natifs des étudiants. La plupart n’étaient que des étrangers ici, parlant sa propre langue. Pour Lysander, ce n’était pas plus mal étant donné ses pauvres capacités à apprendre d’autres langages. Cela l’avait rassuré en arrivant sur l’île, une des premières questions qui avait posé problème dans son esprit avait été celle-ci. Et aujourd’hui, c’était menu français. Ses parents avaient des amis francophones qui ramenaient souvent de la nourriture de là-bas. Plus petit, on lui avait mis sous le nez une part de fromage dégoulinant auquel il s’était juré de ne plus jamais y retoucher. En plus d’avoir une haleine de chacal et les mains portantes l’odeur pendant des jours, Lysander trouvait ce goût infâme. Voilà comment bien se dégouter des fromages, lui venant pourtant d’un pays réputé pour ses fabrications à base de produits laitiers. Et d’autres choses. Mais il ne préférait pas revenir sur ce que consommaient ses ainés dans la cabane à outils située au fond du jardin
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptySam 23 Fév - 19:22

    Lune continuait de parcourir la salle des yeux, cherchant toujours une table de libre. Et, malgré sa taille, elle dû se hisser sur la pointe des pieds pour y voir plus clair dans la salle. Néanmoins, cela ne l'aida pas beaucoup. Elle remarqua au passage qu'elle ne voyait aucunes têtes connues. Cela ne l'étonnait pas tellement, mais la décourageait un peu d'une certaine manière. Il y avait trop de gens à rencontrer... Même si elle n'était pas obligé de connaître tout le monde, elle se douterait bien qu'elle devrait finir par connaître à peu près tous les prénoms et les visages du Pensionnat. Il y en avait tellement qu'elle se demandait si c'était réellement possible.
    Une petite tape sur son épaule la ramenait à la réalité, et elle vit que Lysander lui montrait du doigt un coin de la salle. Elle fit un dernier petit effort pour se faire plus grande, et aperçut au loin une table vide, derrière une bande d'élèves riants aux éclats. Elle aurait très bien pu sauter pour voir mieux, mais cela aurait trop attiré l'attention. Et cela n'était pas dans sa nature, loin de là. S'asseoir dans un coin sombre, se faire discrète en cours, c'était plus elle. Par conséquent, elle fut bien contente de ne pas avoir à recourir à ce moyen, et que le garçon ait repéré une place. Elle nota au passage que vu la grandeur de la salle, le chemin une fois le plateau rempli de bons petits plats français et la table risquait d'être assez long et risqué... Elle ne doutait pas qu'il y avait des petits malins qui essayeraient de lui faire des croches-pattes ou des inattentifs qui lèveraient les bras juste au moment où elle passait. C'était assez typique, dans un self, que cela se passe ainsi. Elle se demandait même si la table ne serait pas prise d'ici les quelques minutes passées à faire le trajet.

    La jeune fille se dirigea donc vers la file d'attente, qui heureusement pour elle n'était pas très longue puisque la majeur partie des personnes étaient déjà assises à manger et à papoter bruyamment. D'ailleurs, elle commençait déjà à avoir une légère migraine à cause de tout ce tapage. Et dire que tous les midis seraient comme cela... Misère...
    Elle prit un plateau, piocha dans les trois "récipients" à couverts, à savoir les fourchettes, couteaux et cuillères, et prit deux bouts de pains. L’habitude de répéter ce geste lui avait permis de faire tout cela assez rapidement, et de passer directement au choix des entrées. Après un rapide coup d’œil, elle ne tarda pas à choisir la charcuterie, plus le beurre qui l’accompagnait que pour les saucissons en eux-même. Le plat principal était un couscous, assez basique, mais dont l'odeur lui donnait l'eau à la bouche. Quant au dessert, c'était un délicieux fondant au chocolat. De quoi ravir les papilles de l'anglaise. C'est donc encore plus affamée qu'elle pressa le pas vers la table vide. Elle vérifia rapidement que Lysander la suivait, sans trop faire attention à ce qu'il avait pris pour le moment. Elle se concentra plutôt sur le sol et devant elle, afin de ne pas trébucher malencontreusement. Au bout de quelques minutes interminables, à éviter les bras qui partaient dans tous les sens, et à enjamber les pieds qui dépassaient, elle finit par poser son plateau sur la table vide. C'était vraiment le parcours du combattant ici, il n'y avait aucun doute la-dessus. Elle poussa un long soupir et s'installa, bénissant les gens de ne pas avoir pris cette place entre temps.

    « Piouf... enfin passée... »

    Une fois assise, Lune remarqua que le plateau de Lysander n'était pas énormément rempli. Il avait bien précisé ne pas être très gourmand, enfin, il devait essayer de manger un peu plus que cela tout de même ! Néanmoins, ce n'était pas elle qui irait lui faire la morale à ce sujet, c'était son choix, il savait certainement se gérer seul. Mais tout de même, elle se serait attendu à ce qu'elle mange un peu plus que cela. Elle ne put s'empêcher cependant de faire une petite remarque à ce propos. Elle qui mangeait tellement, cela lui faisait bizarre de voir quelqu'un qui mangeait si peu.

    « Tu ne manges que ça ? »

    Elle espérait seulement que le garçon ne s'offusquera pas de cette remarque. Enfin, il n'y avait aucune raison pour qu'il le soit, mais il était arrivé à la jeune fille de tomber sur des gens très sensibles qui prenaient très mal les remarques qu'on leur faisait, quelles qu'elles soient...
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptySam 23 Fév - 20:28

Lysander s’était placé derrière Lune dans la file d’attente. Heureusement qu’il n’y avait personne dans son dos, sinon, il se serait senti comme coincé et il aurait rapidement pété un boulon. Enfin, s’il s’était mis derrière la jeune fille, c’était plutôt pour prendre exemple sur elle. Elle avait l’air de s’avoir s’y prendre dans les réfectoires scolaires, au contraire du brun qui n’en avait jamais côtoyé auparavant. C’était d’ailleurs un système intriguant jugeait le garçon, il avait complètement l’impression d’être un animal élevé en batterie. Mais il se doutait bien qu’il n’y allait pas avoir du grain en plat tout de même. Il ricana tout seul à haute voix à cette pensée sordide, mais rejoignit bien vite son sérieux. Après avoir observé les moindres faits et gestes de Lune, il prit lui aussi les trois couverts élémentaires, les plaçant au même endroit sur son plateau que sur celui de la jeune fille. A sa différence, il ne prit que le plat principal, bien qu’étant assez difficile en terme de nourriture. S’il avait eu le choix, il se serait simplement servi d’un morceau de pain. Mais bon au moins, il pourrait refourguer son plat à Lune si elle n’était pas rassasiée avec tout ce qu’elle avait pris.
S’ensuivit ensuite le chemin jusqu’à la table, où il s’appliqua à suivre sa camarade. Au passage, il évita les multiples réactions imprévisibles des autres élèves assis aux tables, qui ne faisaient pas tellement attention à leurs gestes brusques. Il serait assez désagréable de se prendre son plateau dans la figure, surtout qu’avec du couscous au menu d’aujourd’hui, il ne serait pas évident de se débarrasser de tout en une seule machine et une seule douche. Et on risquait bien de s’attirer une meute de chiens affamés à ses trousses avec une odeur corporelle qui sentait bon la merguez et la sauce piquante.
Enfin, il déposa son plateau sur la table, et s’assit en poussant un long soupir de soulagement. Il avait l’impression de s’être levé aux aurores, alors que pourtant non. Il nota que Lune dévisageait son plateau. Bah quoi, il avait oublié quelque chose ? Il inspecta à son tour le sien de coups d’œil discrets, toutefois il n’y manquait rien, tout était là. Ah. Comme souvent, on lui reprochait le fait qu’il ne mange pas beaucoup. Lysander n’était pas au régime non plus, il ne ferait jamais une chose pareille. Il trouvait les filles qui le faisaient stupides. Et puis, généralement, les personnes qui en faisaient un craquaient au bout de quelques semaines et se ruaient directement sur des tonnes et des tonnes de nourriture. A ce moment-là, mieux valait ne rien faire.

- Je n’ai pas très faim commença-t-il, j’ai pris… un bon petit déjeuner ce matin, voilà.

Bon, d’un côté il avait raison et d’un autre tort. Mais détestant qu’on se fasse du souci pour lui, il avait préféré jouer la carte de la sûreté. Il assura ses paroles d’un hochement de tête, signe qu’il était convaincu de ce qu’il avançait. Il poussa son assiette vers Lune, levant le regard vers la jeune fille.

- Tiens, prends ce que tu veux si tu as vraiment faim. Mieux vaut ne pas ga… gaspiller.

Il mit son coude sur la table, posant son menton dans sa main. Ce n’était pas une attitude qu’il adoptait en temps normal à table, mais tant pis. Il savait que sa tête était rattachée à son corps par son cou, mais c’était encore mieux de la poser quelque part. Disons que c’était surtout moins fatigant. Il manqua à plusieurs reprises de fermer les paupières, mais restait tout de même éveillé. Avec le brouhaha qui l’entourait, il était impossible de s’endormir. Et puis, il n’allait pas piquer un somme devant Lune en plein repas. Il trouvait plus intéressant de détailler le mur de la cantine que de fixer la jeune fille en face de lui. Non pas qu’elle soit un simple objet posé en travers de sa vue, mais c’en était presque gênant de l’épier ainsi du regard.
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyDim 24 Fév - 13:27

    Pendant que Lune avait parlé, elle fixait le plateau, seulement rempli du plat principal, à savoir le couscous. Elle se demandait vraiment comment il était possible d'être capable de manger aussi peu, surtout en voyant le bon dessert qui avait été proposé. Elle, si elle n'avait peu très faim, elle aurait juste commencé à manger le plat principal, sans le finir, pour garder de la place pour ce délicieux fondant au chocolat. Enfin, elle n'allait pas non plus lui dire ce qu'il devait faire ou pas. S'il n'avait pas faim, et qu'il n'était pas gourmand, elle n'allait pas le forcer à manger. Ce serait plutôt le rôle d'une mère de le faire, et encore, elle n'agirait ainsi qu'envers un enfant tout jeune qui refuse de manger pour elle ne savait quelle raison.

    - Je n’ai pas très faim, j’ai pris… un bon petit déjeuner ce matin, voilà.

    Un bon petit déjeuner ce matin ? Si la jeune fille n'en doutait pas, elle trouvait que ce n'était pas en prenant un bon petit déjeuner que cela allait lui couper l’appétit pour le midi. Enfin, elle avait déjà fait une remarque à ce propos, alors elle préféra ne pas insister. Cela ne servirait à rien, si ce n'est à énerver Lysander. Encore que celui-ci ne semblait pas s’exaspérer pour si peu. Il poussa d'ailleurs son assiette, un peu comme pour prouver ce qu'il avançait.

    - Tiens, prends ce que tu veux si tu as vraiment faim. Mieux vaut ne pas ga… gaspiller.

    Pendant un court instant, l'adolescente qui avait entamé ses saucissons s'arrêta dans son geste, en regardant avec un brin de surprise le garçon. Déjà qu'il avait prévu de ne pas beaucoup mangé, en plus de cela il lui proposait de manger son couscous ? Pas que cela lui déplaise, elle qui était actuellement affamée. Mais tout de même, elle se demandait s'il pourrait tenir une après-midi entière avec... eh bien, rien dans le ventre, pour ainsi dire. Elle finit son saucisson, mâcha rapidement puis avala, pour ne pas avoir à parler la bouche pleine, chose qui aurait été peu agréable pour celui avec qui elle parlait.

    « Eh bien... merci. Mais ne fais pas un malaise cette après-midi à cause de ça hein, je me sentirais coupable pour avoir mangé ton couscous. » dit-elle sur un ton à moitié ironique

    Sur ces mots, l'anglaise prit sa seconde et dernière tranche de saucisson, puis ne tarda pas à finir son jambon et le saucisson à l'ail -qui n'avait d'ailleurs absolument pas le goût d'ail-, puis à s'attaquer au beurre qu'elle tartina sur son pain. Pendant ce temps, elle remarqua que Lysander ne pipait pas à un mot en fixant le mur, et qu'il était sur le point de s'endormir. Elle songea que l'après-midi se passerait plutôt à trouver un petit coin tranquille, vu l'état de l'adolescent. Au pire, elle le laisserait dormir un peu s'il voulait. Enfin, ce n'était pas comme si il avait besoin de sa permission pour piquer un somme.
    Lune finit assez rapidement son assiette, puis, après une légère hésitation, pris celle de Lysander puis s'y attaqua. Oui, elle était vraiment affamée aujourd'hui, il n'y avait pas à dire. La raison ? Elle s'était levée très tôt la veille du départ, du coup son petit déjeuner devait dater de... quatre ou cinq heure du matin, au mieux. A vrai dire elle n'avait pas regardé l'heure, c'était sa Mamie qui était venue la réveiller. Enfin.
    Couscous fini, elle reposa l'assiette sur le plateau du garçon. D'ordinaire elle l'aurait gardé avec elle, l'assiette, puisqu'au final c'était elle qui l'avait vidé. Mais les surveillants et les messieurs de la cantine n'aimaient pas trop quand les élèves se passaient ainsi la nourriture, a dire vrai elle se souvenait qu'une fois un pion l'avait forcé à finir son plat alors qu'elle n'avait plus faim. Ce n'était peut-être pas aussi stricte ici, mais elle prenait ses précautions, juste au cas où. D'ailleurs, elle n'avait pas vu un seul surveillant dans le self. Ou peut-être est-ce qu'il y avait tellement de monde qu'elle ne les voyait simplement pas.

    Quand elle eut fini son dessert, le ventre plein, elle tapa légèrement sur le bras du garçon pour attirer son attention, et lui fit signe d'une tête qu'ils allaient partir. A vrai dire, le brouhaha ambiant lui donnait un sacré mal de crâne. Et elle n'avait pas envie de hurler pour se faire entendre de l'étudiant, qui semblait perdu dans ses pensées quelques secondes plus tôt. Elle prit son plateau avec elle, puis en se levant, elle se dirigea vers la porte exclusivement réservée à la sorte, car juste devant se trouvait l'endroit où l'on rangeait jetaient les restes, et rangeaient les assiettes et couverts afin d'en faciliter le nettoyage. Le système était toujours le même. La jeune fille marcha donc dans sa direction, et se rangea derrière la petite file d'attente qui s'était faite. En quelques minutes, elle avait débarrassé son plateau et rangea celui sur la pile déjà constituée, et sortit dehors, tenant la porte ouverte le temps que son camarade la rejoigne. Alors, cette après-midi... Peut-être pourraient-ils chercher la bibliothèque ? C'était un lieu reposant et calme, idéal pour prendre un peu de bon temps en toute sérénité. Enfin, le plus rapide serait de demander directement à l'adolescent s'il voulait faire quelque chose en particulier. Chose qu'elle fit donc quand il s'approcha d'elle.

    « Tu veux faire quelque chose de particulier cette après-midi ? » demanda-t-elle simplement
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MessageSujet: Re: Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] Encre indélébile, tout comme ma bêtise [Lune Walter] EmptyDim 24 Fév - 19:35

Oups, il avait semblé la surprendre dans ce qu'elle faisait. Lune s'était arrêtée net de manger, et l'avait fixé d'un air incrédule. Elle ne le prenait pas au sérieux ? Pour s'en assurer, il l'invita à prendre son assiette en hochant la tête, l'encourageant à la prendre. Elle devait le prendre pour un malade mental à ne pas vouloir se nourrir comme ça, mais si c'était pour en prendre une bouchée et jeter le reste, il n'y avait aucune importance à garder ce plat sur son plateau. Ce ne serait que du gaspillage et Lysander en avait horreur.
Il ne put s'empêcher de se mettre à rire doucement lorsqu'elle parla de malaise. Elle avait le sens de l'humour celle là. Surtout qu'elle reprit son sérieux par la suite, continuant sa tâche qui était de beurrer une tartine. Elle semblait tellement attentive dessus que rien ne pouvait la déconcentrer.

- T'es marrante toi. Promis, j'essaierai de faire attention.

Il baissa la tête, regardant son plateau. Il attrapa une serviette sur le côté, et commença à la plier en diverses formes. C'était une façon de faire passer le temps, n'aimant pas trop le dialogue, surtout que la jeune fille était en train de manger. Il ne voulait pas qu'elle s'étouffe à manger trop vite en voulant lui répondre. Surtout que s'étrangler avec de la semoule n'était pas agréable, vraiment pas. Il continua son origami de papier, poussant de temps à autres quelques marmonnements injurieux lorsqu'il effectuait le pliage dans le mauvais sens. Il avait vite appris à faire quelques pliures dans ce genre, petit il aimait construire toutes sortes de bestioles avec n'importe quel matériau. Comme quoi, l'imagination d'un gamin n'a jamais de limites, quel que soit son degré d'habileté de ses mains.
Lorsqu'il leva la tête, il s'aperçut que Lune entamait son dessert. Il ouvrit de grands yeux, surpris, se demandant comment une telle dose de nourriture pouvait être ingerée en si peu de temps. Elle était un vrai … ventre sur pattes ? Mais chut, il ne fallait rien dire. Certaines personnes pourraient le prendre à la rigolade, d'autres pas. Lysander garda le silence, se contentant de retourner à son ouvrage. L'aile de cette cocotte lui posait réellement problème.

Quelques minutes plus tard, elle tapota le bras du jeune homme, le tirant de ses pensées pleines de création. Si ce n'était que lui, il aurait demandé les serviettes de toutes les personnes présentes ici pour réaliser une énorme cocotte. Il se trouva d'un coup horriblement stupide, et se changea vite les pensées en se relevant brusquement, manqua à moitié de faire tomber son plateau et au passage de casser les affaires qui se trouvaient dessus. La tablée qui se trouvait en face de lui le regarda un moment, avant qu'il n'emboîte le pas à Lune, se maudissant intérieurement de tous les noms de s'être fait remarquer d'une façon aussi débile. Il était à noter que les cocottes en papier étaient à bannir de son esprit pour toujours, surtout lorsqu'il se trouvait dans le réfectoire.
Pour la seconde fois, il imita chacun des gestes de la jeune fille, le prenant comme modèle lorsqu'il ne savait pas comment fonctionnaient les choses. Il n'avait jamais débarrassé de cette façon, trouvant cela curieux. C'était un système plutôt ingénieux, mais il se demandait vraiment comment s'affairaient les personnes derrière ce mur. Il devait y régner un travail de dingue là dedans. Avant de poser son plateau sur la pile faite à cet effet, il attrapa du bout des doigts la pomme qui se trouvait dessus, et la glissa dans une des poches de sa veste. Il avait tout de même pris note des conseils de Lune, et avait pris en compte ses « recommandations » en gardant quelque chose à grignoter sur lui.

Franchement, non. Le brun n'avait aucune idée de ce qui pourrait occuper leur après-midi. Il priait simplement le ciel de ne pas avoir encore à tourner pendant des années dans les couloirs, car à vrai dire, il en avait plein les pattes. Se reposer dans un endroit calme lui convenait parfaitement. Mais en tant que gentleman et plein de bonne volonté, il préférait lui laisser le choix.

- Pas forcément … bredouilla t-il, et toi tu choisirais quoi ?

Il enfouit ses mains dans ses poches, et haussa les épaules. Tout choix lui serait égal de toute façon.
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