Une douce brise caressait l'ensemble du domaine, créant une ambiance particulièrement agréable ajoutée aux nombreux rayons du soleil qui semblaient transpercer certains nuages denses afin d'éclairer quelques points parsemés sur la zone. Cette dernière fut brisée et totalement contrasté par les jurons portugais intraduisibles de Silas qui cherchait, en vain, son chemin depuis maintenant plus d'une heure. Vêtu de son éternel sarouel flottant et d'une simple tunique neutre, il traînait ses pieds d'agacements, laissant ses tongs claquer et frotter le sol à chacun de ses pas. Le problème venait du fait qu'il avait reçu un plan de la part du directeur, mais il avait beau la retourné dans tout les sens possibles et inimaginables il n'y avait aucunes révélations et il en arrivait toujours au même stade, il n'y comprenait rien. Ne sachant pas se repérer sur une simple carte, il décida d'abandonner, et ainsi, lorsqu'il croisa une poubelle il écrasa la source de tout ses problèmes et la jeta par dessus son épaule, sans même se retourner, jusqu'à ce que la boulette ne finisse au fond de cette dernière, comme un vulgaire déchet. Il réfléchit quelques secondes avant de fixer la tour la plus haute de l'établissement, qui se voyait clairement au loin; s'il voulait pouvoir se repérer à l'avenir, il fallait qu'il ait une vision globale de la zone, il se dirigea donc dans cette direction, ses mains enfoncées dans ses poches, avançant de sa démarche saccadée habituelle.
Sur sa route il eut une agréable surprise, une tâche de verdure parsemée de fleurs colorées et parfumées; ces jardins étaient très bien entretenus et étaient très esthétiques. Il s'en approcha discrètement, comme un voleur, secouant sa tête de droite à gauche pour vérifier si personne ne le voyait. A vrai dire, Silas s'y connaissait très bien en botanique et appréciait être entouré de végétaux en tout genre, et la première chose qui le sauta aux yeux étaient les espèces présentes qui ne s'adaptent habituellement pas à l'acclimatation de la zone géographique. Comment de telles plantes pouvait croître sans aucune mutation ni adaption naturelle dans un climat qui n'est pas le leur? Durant sa profonde réflexion, son regard vint s'attarder sur une plante particulière, caché entre des fabacés particluièrement touffues. Une plante qu'il avait l'habitude de broyer et d'incorporer à ses tisanes et ses matés pendant la révolution; une vague de souvenir lui envahit subitement l'esprit. Il revoyait les scènes dans les moindres détails, comme s'il y était, et ses agréables images se transformèrent en effusion de sang, il se mit à vaciller, grimaçant, il alla même lâcher un léger gémissement de douleur pendant que son regard se fronçait progressivement. Il se secoua la tête brutalement en essayant de retrouver son souffle, la bouche pâteuse il tâta ses poches avant d'en sortir une petite boîte ronde d'où il sortit une motte de tabac qu'il roula rapidement dans une feuille prévue à cet effet. Il s'accroupit après l'avoir allumé, les bras ballants entre ses cuisses, il expirait des nuages de fumée très opaque, son roulé pendant à ses lèvres, le regard vers le ciel, perdu dans ses souvenirs..
HRP: Désolé du retard, j'étais pas mal prit récemment.